Spiritualité du Carmel

La spiritualité carmélitaine…

     Une source où s’abreuver !

« Il est vivant le Seigneur devant qui je me tiens …Je suis rempli d’un zèle jaloux pour le Seigneur… » (1R19). Cette conviction du Prophète Elie à l’Horeb, le Carmel en a fait sa devise.

Présence à Dieu…présence au monde…depuis le prophète Elie les Saints du Carmel nous y encouragent et nous invitent à « commencer toujours ».   

« Vivre en présence du Dieu vivant »

Sainte Thérèse d’Avila

Une certitude : le Seigneur est là où il nous faut être…

« Notre Seigneur est là, au milieu des marmites, qui vous aide et à l’intérieur et à l’extérieur. » (Livre des Fondations ch V, 8) 

 « Si contempler, faire oraison mentale ou vocale, soigner les malades, servir les emplois de la maison, se livrer aux travaux même les plus vils, n’est pas autre chose que rendre ses devoirs à l’Hôte divin qui vient loger, manger et se délasser avec nous, que nous importe de Le servir d’une manière ou d’une autre ?
Laissez faire le Maître de la maison. Il est sage, il sait ce qui vous convient… »

(Chemin de Perfection ch 17)

Saint Jean de la Croix

Le désir de Lui plaire 

  « Entrez au-dedans de vous-même et travaillez en présence de l’Époux, qui est toujours présent et qui vous aime ». 
(Points d’Amour)

« Une œuvre, si petite qu’elle soit, accomplie volontairement en secret, loin du regard des hommes, plaît davantage à Dieu que mille autres accomplies dans le désir d’être vu des hommes… Celui-là qui agit pour Dieu avec un amour très pur (…), quand même Dieu n’en devrait jamais avoir connaissance, ne manquerait pas de lui rendre les mêmes services avec la même joie et la même pureté d’amour. »
(Avis spirituels)

Frère Laurent de la Résurrection

Tout faire pour l’amour de Lui ! 

« Il n’est pas nécessaire d’être toujours à l’église pour être avec Dieu. Nous pouvons faire de notre cœur un oratoire dans lequel nous nous retirons de temps en temps pour nous y entretenir avec lui, doucement, humblement et amoureusement. Tout le monde est capable de ces entretiens familiers avec Dieu, les uns plus, les autres moins : il sait ce que nous pouvons. »  (Lettre)
 
« Accoutumez-vous peu à peu à l’adorer de la sorte, à lui demander sa grâce, à lui offrir votre cœur de temps en temps pendant la journée, parmi vos ouvrages, à tout moment si vous le pouvez. » (Lettre)

« Il n’est pas nécessaire d’avoir de grandes choses à faire : je retourne ma petite omelette dans la poêle pour l’amour de Dieu ; quand elle est achevée, si je n’ai rien à faire, je me prosterne par terre et adore mon Dieu de qui m’est venue la grâce de la faire, après quoi je me relève plus content qu’un roi ». (Témoignage de J.de Beaufort)

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face

Vivre d’Amour

« Oui mon Bien-Aimé, voilà comment se consumera ma vie… Je n’ai d’autre moyen de te prouver mon amour, que de jeter des fleurs, c’est-à-dire de ne laisser échapper aucun petit sacrifice, aucun regard, aucune parole, de profiter de toutes les plus petites choses et de les faire par amour… » (Manuscrit B)

« Ne lui refusons pas le moindre sacrifice… ramasser une épingle par amour peut convertir une âme. Quel mystère !… C’est Jésus qui peut seul donner un tel prix à nos actions, aimons-le donc de toutes nos forces… » (Lettre à Léonie)

Sainte Élisabeth de la Trinité

Le Seigneur t’accompagne

« Pense que ton âme est le temple de Dieu…à tout instant du jour et de la nuit les trois Personnes divines demeurent en toi…alors, quand on sait cela, c’est une intimité tout adorable ; on n’est plus jamais seule ! Si tu préfères penser que le bon Dieu est près de toi plutôt qu’en toi, suis ton attrait pourvu que tu vives avec Lui…

Pense que tu es avec Lui, et agis comme avec un Être qu’on aime ; c’est si simple, pas besoin de belles pensées mais un épanchement du cœur »
(Lettre à sa maman- 27 mai 1906)

Il faut prendre conscience que Dieu est au plus intime de nous et aller à tout avec Lui :
Alors on n’est jamais banal, même en faisant les actions les plus ordinaires… »
 (Lettre à sa jeune amie Françoise de Sourdon – sept. 1906)

« Qu’importe ce que nous sentons ; Lui, Il est l’immuable, Celui qui ne change jamais : Il t’aime aujourd’hui comme Il t’aimait hier, comme Il t’aimera demain. »
(Lettre à sa sœur Guite, mère de 2 enfants juillet 1906)

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein)

Vivre en tenant la main du Seigneur

« Dès le petit matin, au réveil, nous voudrions nous précipiter vers les tâches qui nous pressent.
Leur pensée nous aura sans doute poursuivies, troublant peut-être le repos de la nuit.
…C’est lors qu’il convient de nous ressaisir, de nous dire : Attention, rien de tout cela ne doit m’atteindre. La 1ère heure de ma journée appartient au Seigneur. La tâche qu’Il m’indiquera, je l’accomplirai, mais c’est Lui qui m’en donnera la force…
Viennent les heures de travail… A midi, me voilà peut-être épuisée…Ici encore, il me faut retrouver la paix, ne serait-ce qu’un instant. Chacune doit se connaître assez pour savoir par quel moyen rétablir le calme, reprendre souffle… Rien ne doit nous détourner de nous retirer en nous-mêmes, de nous isoler des bruits et de nous ‘enfuir’ vers le Seigneur. Il est toujours présent et Il peut en un instant restaurer nos forces….
Le soir venu, remettons-nous entre les mains du Seigneur et abandonnons-Lui tout. Alors nous pourrons nous reposer en Lui, nous reposer en vérité.
Quant à la journée neuve qui nous attend demain, nous l’aborderons comme une vie nouvelle, où tout recommence. »
(Extrait de « Les voies du silence », article publié en février 1932)

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« Brûler de zèle pour le Seigneur… »

Sainte Thérèse d’Avila

  Son projet de fonder le petit monastère de Saint Joseph est né d’un « élan impétueux d’être utile aux âmes » et, comme elle le dit souvent, « d’aider son Seigneur ».

Profondément blessée par les nouvelles divisions dans l’Eglise de son temps et touchée par le témoignage de missionnaires revenant des Indes (Amérique), elle communique à ses premières compagnes une orientation apostolique et missionnaire qui marque profondément le Carmel réformé.

                  « Il me semble que j’aurais donné mille vies pour sauver une seule âme …Je me déterminai donc à faire le tout petit peu qui dépendait de moi et était à ma portée, c’est-à-dire : suivre les conseils évangéliques aussi parfaitement que possible et tenter que les quelques religieuses de ce monastère fissent de même, confiante en la grande bonté de Dieu qui ne manque jamais d’aider celui qui se détermine à tout quitter pour lui. Mes compagnes étant telles que mes désirs se les représentaient…je pourrais ainsi contenter le Seigneur en quelque chose. Toutes occupées à prier pour les défenseurs de l’Église, pour les prédicateurs et les théologiens qui la soutiennent, nous aiderions, dans la mesure de nos forces, ce cher Seigneur qui se voit si harcelé par ceux-là mêmes à qui il a fait tant de bien que, dirait-on, ces traîtres voudraient le remettre en croix et ne pas lui laisser où reposer sa tête ».

O mes soeurs dans le Christ ! aidez-moi à l’en supplier, c’est dans ce but que le Seigneur nous a réunies ici ; c’est là votre vocation ; ce sont là vos affaires ; là doivent tendre vos désirs ; ici sont vos larmes ; voilà l’objet de vos demandes…
Le monde est en feu, on veut pour ainsi dire condamner à nouveau le Christ, on lève contre lui mille faux témoignages, on veut détruire son Église… Non, mes soeurs, les temps ne sont pas à traiter avec Dieu d’affaires de peu d’importance… »  
(Chemin de la Perfection ch 1)

 …Vint me voir un frère franciscain, nommé Frère Alonso Maldonado, grand serviteur de Dieu ; comme moi il désirait le bien des âmes, il pouvait agir, et je l’enviais beaucoup. Il venait de rentrer des Indes. Il se mit à me parler des millions d’âmes qui se perdaient là-bas faute de doctrine, il nous exhorta à la pénitence dans un sermon et par sa conversation, et partit. Je restais si meurtrie par la perdition de tant d’âmes que j’en étais hors de moi. Je me retirai en larmes dans un ermitage ; je clamais à Notre-Seigneur, je le suppliais de me donner le moyen de contribuer à lui gagner quelques-unes de ces âmes par mes prières (, puisque le démon lui en enlevait tant, et que je ne servais à rien d’autre). J’enviais ceux qui pouvaient s’y employer pour l’amour de Notre-Seigneur, dussent-ils souffrir mille morts. Lorsque nous lisons dans la vie des saints qu’ils ont converti des âmes, j’en éprouve plus de dévotion, de tendresse, d’envie, que pour tous les martyres qu’ils subissent ; car Notre-Seigneur m’a inclinée à croire qu’il apprécie une âme gagnée par nos prières et notre industrie aidées de sa miséricorde plus que tout ce que nous pouvons faire à son service. »  (Livre des Fondations ch 1)

Saint Jean de la Croix

       « Un acte de pur amour vaut mieux pour l’Eglise que toutes les autres œuvres réunies. »

      « Commentant les paroles du Christ ‘Ne saviez-vous pas que je dois être occupé aux affaires de mon Père’, il disait que par les affaires du Père, il faut entendre la rédemption du monde et le bien des âmes. » Il ajoutait :
       ‘ Il est évident que la compassion pour le prochain grandit dans une âme à proportion de l’union qu’elle contracte avec Dieu par l’amour. Plus elle aime, plus elle désire que son Dieu soit aimé et honoré de tous les hommes ; et plus ce désir est ardent, plus elle travaille dans ce sens, tant par la prière que par les œuvres en son pouvoir.
         Telle est la ferveur et la véhémence de la charité qui anime les âmes que Dieu possède, qu’elles ne peuvent se contenter de leur propre avancement spirituel ! Aller seules au ciel leur semble trop peu de chose : aussi, c’est avec de brûlants désirs, avec des industries merveilleuses, qu’elles s’efforcent d’y conduire un grand nombre d’âmes. Tous ces efforts naissent du grand amour qu’elles ont pour Dieu : c’est l’effet de l’oraison, le fruit de la contemplation parfaite. »
                                                                   (Témoignage recueilli par un de ses proches)

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus

Que de pages pourraient être citées de celle que l’Eglise n’a pas hésité à proclamer « Patronne des Missions » !

          « Ah ! malgré ma petitesse, je voudrais éclairer les âmes comme les Prophètes, les Docteurs, j’ai la vocation d’être Apôtre… je voudrais parcourir la terre, prêcher ton nom et planter sur le sol infidèle ta Croix glorieuse, mais, ô mon Bien-Aimé, une seule mission ne me suffirait pas, je voudrais en même temps annoncer l’Évangile dans les cinq parties du monde et jusque dans les îles les plus reculées… Je voudrais être missionnaire non seulement pendant quelques années, mais je voudrais l’avoir été depuis la création du monde et l’être jusqu’à la consommation des siècles… » 
  (Manuscrit B 2 v°)        

Quelques mois avant sa mort, Thérèse écrit à ses « frères » missionnaires :

    « Lorsque je commençais à apprendre l’histoire de France, le récit des exploits de Jeanne d’Arc me ravissait … il me semblait que le Seigneur me destinait aussi à de grandes choses. Je ne me trompais pas, mais au lieu de voix du Ciel m’invitant au combat, j’entendis au fond de mon âme une voix plus douce, plus forte encore, celle de l’époux des vierges qui m’appelait à d’autres exploits, à des conquêtes plus glorieuses et dans la solitude du Carmel, j’ai compris que ma mission n’était pas de faire couronner un roi mortel mais de faire aimer le Roi du Ciel, de lui soumettre le royaume des cœurs… »
 (Lettre au P. Maurice Bellière 25 avril 1897)

        « Quand vous recevrez cette lettre, sans doute j’aurai quitté la terre. Le Seigneur, dans son infinie miséricorde, m’aura ouvert son royaume et je pourrai puiser dans ses trésors pour les prodiguer aux âmes qui me sont chères…
         Ah ! mon frère, je le sens, je vous serai bien plus utile au Ciel que sur la terre et c’est avec bonheur que je viens vous annoncer ma prochaine entrée dans cette bienheureuse cité, sûre que vous partagerez ma joie et remercierez le Seigneur de me donner les moyens de vous aider plus efficacement dans vos œuvres apostoliques.
       Je compte bien ne pas rester inactive au Ciel, mon désir est de travailler encore pour l’Eglise et les âmes, je le demande au bon Dieu et je suis certaine qu’Il m’exaucera.
       Mon Frère, vous voyez que si je quitte déjà le champ de bataille, ce n’est pas avec le désir égoïste de me reposer…
    Ce qui m’attire vers la Patrie des Cieux, c’est l’appel du Seigneur, c’est l’espoir de l’aimer enfin comme je l’ai tant désiré et la pensée que je pourrai le faire aimer d’une multitude d’âmes qui le béniront éternellement. »
(Lettre au P. Adolphe Roulland   14 juillet 1897)

Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix ( Edith Stein )

     « Notre vocation au Carmel est de nous tenir devant Dieu pour tous »
(Lettre à un ami juif)

     « Je prie le Seigneur de bien vouloir accepter ma vie et ma mort pour son honneur et sa glorification… afin que le Seigneur soit reçu parmi les siens et que son Règne arrive en majesté, pour le salut de l’Allemagne et la paix du monde, enfin pour mes parents, vivants et morts, et pour tous ceux que le Seigneur m’a donnés : qu’aucun d’eux ne se perde.
(Extrait de son Testament)

     « Rendre à Dieu amour pour amour en remplissant fidèlement ses devoirs quotidiens…en ne laissant passer aucune occasion de servir les autres par amour …

C’est la « petite voie », un bouquet de petites fleurs à peine écloses et passant inaperçues, un bouquet déposé chaque jour devant leSaint des Saints – peut-être le silencieux martyre d’une vie entière dont nul ne soupçonne rien – source de joie profonde et d’allégresse intérieure, en même temps que puits de grâce jaillissant sur la terre – nous ne savons où, et ceux qu’elle touche ignorent d’où elle vient. »
(Extrait de « Histoire et Esprit du Carmel » – 1935)

    « Dans le dialogue silencieux que des âmes consacrées à Dieu entretiennent avec leur Seigneur, sont préparés les événements visibles de l’histoire de l’Eglise qui renouvellent la face de la terre.  La Vierge, qui gardait dans son cœur toute parole que Dieu lui adressait, est le modèle de ces âmes qui écoutent attentives… Et des femmes qui, à son image, se plongent, oublieuses d’elles-mêmes, dans la vie et les souffrances du Christ sont choisies de préférence par le Seigneur pour devenir ses instruments et accomplir de grandes œuvres dans l’Eglise : une sainte Brigitte, une sainte Catherine de Sienne.
      Et lorsque sainte Thérèse, l’énergique réformatrice de son Ordre voulut venir en aide à l’Eglise, elle en vit le moyen dans le renouvellement d’une authentique vie intérieure :  ‘ Je me résolus donc à faire tout ce qui était en mon pouvoir, à savoir à suivre les conseils évangéliques le plus parfaitement possible et à faire en sorte que le petit nombre de religieuses rassemblées ici agissent demême … Je mis ma confiance dans la miséricorde infinie de Dieu et nous voulions ensemble, autant qu’il nous était possible, aider notre Seigneur en priant sans trêve pour les soutiens de l’Eglise’ … »
( Extrait de « La prière de l’Eglise »)

«  Avec Marie, la Mère de Jésus » (Act 1,14)

La présence de la Vierge Marie est une des notes essentielles de la spiritualité du Carmel.

Dès ses origines, l’Ordre sera marqué par :

  • un lieu : le Mont-Carmel, avec une « belle petite église de Notre-Dame », édifiée par les frères (témoignage d’un pèlerin du 13ème siècle)
  • un nom : celui de « Frères de la bienheureuse Vierge Marie du Mont-Carmel » que l’Ordre adoptera rapidement.
  • une relation vivante à Celle qui sera appelée « Mère », « Patronne » et « Sœur ».

Carmes et carmélites aimeront voir en Elle celle qui réalise en plénitude leur idéal : par son union parfaite à Dieu, dans un chemin de foi, par son cœur pur, jamais divisé et toujours pleinement ouvert à Dieu, par son écoute de la Parole, son silence, son humilité, sa conformité totale avec le Christ.

  • un signe d’appartenance et de protection : le Scapulaire, vêtement remis par la Vierge Marie selon une ancienne tradition. Le porter suppose que l’on s’engage à l’imiter, à se revêtir de ses vertus.

Le témoignage des saints :

« Je me rappelle que lorsque ma mère est morte, j’avais environ 12 ans. Lorsque je compris ce que j’avais perdu, j’allai, tout affligée, devant une image de Notre-Dame, et je la suppliai d’être ma mère… Il me semble que bien que j’aie agi naïvement, ce me fut une aide, car il est visible que j’ai toujours trouvé cette Vierge souveraine chaque fois que je l’ai invoquée, et elle m’a enfin ramenée

à elle. »

Thérèse d’Avila – Vie 1,7

Pour qu’un sermon sur la Ste Vierge me plaise et me fasse du bien, il faut que je voie sa vie réelle, pas sa vie supposée, et je suis sûre que sa vie réelle devait être toute simple. On la montre inabordable, il faudrait la montrer imitable, dire qu’elle vivait de foi comme nous…

Enfin, j’ai dit dans mon cantique : « Pourquoi je t’aime, ô Marie », tout ce que je prêcherais sur elle !

Thérèse de l’Enfant-Jésus – Derniers entretiens – 21 août 1897

« Je sais qu’à Nazareth, Mère pleine de grâces,

Tu vis très pauvrement, ne voulant rien de plus.

Point de ravissements, de miracles, d’extases

N’embellissent ta vie, ô Reine des élus !..

C’est par la voie commune, incomparable Mère,

Qu’il te plaît de marcher pour les guider aux Cieux.

Tu me le fais sentir, ce n’est pas impossible

De marcher sur tes pas, ô Reine des élus,

L’étroit chemin du Ciel, tu l’as rendu visible

En pratiquant toujours les plus humbles vertus. »

Thérèse de l’Enfant-Jésus – Poème 54

Il me semble que l’attitude de la Vierge durant les mois qui s’écoulèrent entre l’Annonciation et la Nativité est le modèle des âmes intérieures, des êtres que Dieu a choisis pour vivre au-dedans, au fond de l’abîme sans fond. Dans quelle paix, dans quel recueillement Marie se rendait et se prêtait à toutes choses ! Comme celles qui étaient les plus banales étaient divinisées par elle ! Car à travers tout, la Vierge restait l’adorante du don de Dieu ! Cela ne l’empêchait pas de se dépenser au-dehors lorsqu’il s’agissait d’exercer la charité ; l’Evangile nous dit que Marie parcourut en toute diligence les montagnes de Judée pour se rendre chez sa cousine Élisabeth.

Elisabeth de la Trinité – Retraite « Le ciel dans la foi »

« Maintenant, tu partages la béatitude sans souffrance du Ressuscité.

Tu reçois véritablement ta joie maternelle dans l’amour constamment répandu et la plénitude de vie divine. Il a posé Sa main sur toi, pris Ta vie complètement dans la Sienne.

Ainsi a-t-il aussi posé la main sur moi, et Tu as posé Ta main sur moi pour que je porte avec Vous la Croix et parvienne par la Croix à la vie bienheureuse de la Résurrection.

Notre maison est la Tienne, Reine de la paix. Si je me consacre ici pour toujours à Toi et à Ton Fils, je me consacre aussi à cette famille qui est la Tienne. Je dois porter sa Croix et m’engager à ce que la

véritable paix pascale se lève dans chaque âme. »

Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein) Notes de retraite avant ses vœux perpétuels – 1935