Le Carmel en Morbihan

Une longue présence du Carmel en Morbihan

Durant 7 siècles, – de 1271 à 2020 – pas moins de 10 couvents de carmes et de carmélites ont accompagné de leur prière silencieuse ou de leur ministère la vie de notre Diocèse : un nombre et une durée quelles que peu exceptionnelles !

Jalons de cette longue histoire

1271 … à PLOERMEL
1386 … à HENNEBONT
1424 … au BONDON : tels furent les 3 premiers couvents de frères Carmes.

Comment a pu se faire si tôt la 1ère de ces fondations ? Le comte de Richemont, nous dit-on, (un autre que celui représenté par la statue équestre devant l’Hôtel de Ville de Vannes !), parti comme pèlerin en Terre Sainte, ‘obtint 2 religieux carmes’. C’est l’époque où les « Frères de la Bse Vierge Marie du Mont-Carmel », établis depuis quelques dizaines d’années au nord de la Palestine, – là où pria le prophète ELIE – durent fuir devant l’occupation musulmane, et s’établirent ainsi dans plusieurs pays d’Europe dont ils étaient sans doute originaires. En France, les 1ers couvent furent fondés à Paris, en Provence et en Bretagne.
Ce qu’on peut en voir aujourd’hui… A Ploërmel, le site – après avoir été Petit Séminaire au 20ème siècle est Centre Culturel depuis 1988. A Hennebont demeurent ce qu’on appelle « La tour des Carmes », ainsi que des vestiges englobés dans le Lycée Notre-Dame du Vœu.

1463 … au BONDON : fondation du 1er Carmel féminin en France, fruit de la collaboration entre la Bienheureuse Françoise d’Amboise, Duchesse de Bretagne et du Bienheureux JEAN SORETH, alors prieur Général des Carmes. La communauté sera transférée en 1477 aux Couëts, près de Nantes où Françoise décédera en 1485.
Il ne subsiste aucun bâtiment, mais on peut voir, rue du Bondon…. la plaque commémorative de la profession de Françoise d’Amboise.


1530 … à VANNES : Devenues nombreuses, les sœurs des Couëts viennent fonder un nouveau monastère sous le vocable de NAZARETH.
Jusqu’en 1792, plusieurs centaines de sœurs y vivront avec ferveur leur engagement religieux …

Après la Révolution, une partie du couvent de Nazareth est devenue Manutention militaire puis Gendarmerie mobile. La Maison d’arrêt fut construite en 1825, tandis que le reste de l’enclos devint propriété des Petites sœurs des Pauvres de 1874 jusqu’au seuil du 21ème siècle.

L’aile du cloître conservée et restaurée fait désormais partie de la résidence seniors Clos des Vénètes

1622 … à PLOERMEL : fondation, par la communauté de Vannes (Nazareth) d’un monastère féminin, sous le vocable de BETHLEEM
Le bâtiment devenu Ecole du Sacré-Cœur a été touché par un incendie en 2006…

1625 … à JOSSELIN : fondation d’un couvent de Carmes.


1627 … à VANNES, sur le PORT : fondation d’un nouveau couvent de Carmes « Déchaux », appelés ainsi en raison de leur appartenance à la Réforme initiée par Ste Thérèse d’Avila et qui, depuis le début du 17ème siècle, s’étend rapidement en France.

Durant de nombreuses années, jusqu’à la Révolution française, subsisteront donc à Vannes 3 communautés : celle des Sœurs de Nazareth (Constitutions de la Bse Françoise d’Amboise), celle des Carmes du Bondon, dits de « l’Ancienne Observance » et celle des Carmes Déchaux !
Ce dernier bâtiment, avec un très beau cloître, est maintenant Ecole de Musique

1627 … à Ste ANNE d’AURAY : Mgr de Rosmadec, 2 ans après la manifestation de Ste Anne à Keranna, donne mission aux Frères Carmes d’encadrer la foule croissante des pèlerins. Mission qu’ils assureront avec un grand succès pastoral jusqu’à la dispersion forcée de 1792.
Le Cloître et les autres bâtiments sont toujours existants.

L’année 1792 met fin à cette longue histoire. La plupart des frères et sœurs poursuivront leur vie religieuse, dans leur famille ou prendront le chemin de l’exil. C’est ainsi qu’à la paroisse Cathédrale, on pourra voir prier une des dernières survivantes du Carmel de Nazareth, Sr Marie de St Fidèle, qui décèdera en 1848.


1866… à VANNES : renaissance du Carmel féminin, rue de la Loi (actuelle rue Jean Gougaud), dans un quartier alors peu habité et ouvert sur la campagne.
Cette fondation, sous le vocable du Sacré-Cœur, appartenant cette fois à la Réforme de Ste Thérèse d’Avila, est due au zèle de Mère Séraphine, professe du Carmel de Cahors et fondatrice de celui d’Angers. Vouant une grande dévotion à la Bienheureuse Françoise d’Amboise, Mère Séraphine n’eut de cesse que refleurisse un Carmel dans la ville qui avait vu s’établir jadis celui du Bondon !

Pendant près de 150 ans, les sœurs y vivront du travail du jardin potager et d’une petite ferme, de la confection des vêtements liturgiques, ainsi que de la vente des hosties fabriquées dans d’autres monastères.
En 1995, la communauté du Carmel de Brest vient s’unir à celle de Vannes qui prend alors le nom de « Carmel de l’Annonciation ». L’atelier de céramique vient diversifier le travail des sœurs.
En 2013 : les sœurs, devenues moins nombreuses, vont continuer leur vie monastique près des sœurs de la Charité de St Louis… jusqu’en octobre 2020 où elles rejoignent la communauté du Havre.
Le monastère de la rue Jean Gougaud a été transformé pour devenir, depuis 2013, lieu de la Pastorale diocésaine des Jeunes.

Au 21ème siècle, nous voici héritiers de cette longue histoire… invités à être, là où nous sommes et à notre manière, témoins du Dieu Vivant.
A la suite d’Elisée, son disciple, puissions-nous recevoir « une double part de l’esprit » qui animait le prophète ELIE !