Ce qui m’a conduite au Carmel ? L’invitation d’une amie…mais il m’a fallu deux ans pour que j’accepte cette main tendue !
Il est vrai que, sans l’avoir exprimé, je cherchais un lieu et une famille spirituelle. Je ne connaissais pas le Carmel et n’avais pas encore fait véritablement connaissance avec Thérèse de l’Enfant Jésus, rien ne me prédisposait donc à pousser cette porte d’autant que les grands murs de clôture que je connaissais depuis l’enfance, ne m’attiraient guère !
Puis Thérèse de l’Enfant Jésus est venue « en visite » à Vannes, au Carmel…et c’est là, devant ses reliques, que je l’ai priée d’éclairer ma route. Elle m’a mise en marche et ce qui m’a finalement décidée à franchir le pas, c’est d’apprendre que Marie était la « Mère » du Carmel. Avec cette amie je suis allée rencontrer la mère prieure qui l’accompagnait depuis quelques années ; une autre personne nous a rejointes et c’est à trois que nous avons démarré ce qui est devenu plus tard la « Fraternité Sainte Thérèse ». Nous nous retrouvions une fois par mois pour un enseignement, une demi-heure d’oraison, un partage et un accompagnement. C’était en 1997. J’ai été frappée par l’ouverture de cette moniale, son accueil, sa joie, son rayonnement. La spiritualité du Carmel que je commençais à découvrir me convenait. Nous avons cheminé aussi dans l’oraison quotidienne, l’amitié et la connaissance des saints du Carmel en commençant par la « petite voie » de sainte Thérèse de Lisieux, puis nous avons découvert saint Jean de la Croix, Elisabeth de la Trinité, sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein) et, bien sûr, notre mère sainte Thérèse d’Avila dont nous avons eu la joie de célébrer en 2015, le 500ème anniversaire de la naissance.
Le temps a passé…Petit à petit la fraternité s’est agrandie, des arrivées mais aussi des départs…elle compte actuellement 8 membres. D’une après-midi par mois nous sommes passé à une journée ce qui nous permet de vivre l’Eucharistie ensemble, à la cathédrale depuis que nos dernières sœurs sont parties rejoindre le Carmel du Havre. Nous partageons aussi notre repas chez l’une ou l’autre, moment convivial et joyeux où nous échangeons les nouvelles du mois. En fraternité nous nous aidons mutuellement dans ce qui fait nos vies : joies, peines, épreuves tant familiales que communautaires, qui n’ont pas manqué depuis tant d’années. Après cette journée de ressourcement nous nous quittons vers 16h, chacune repartant là où est sa mission.
Je rends grâce d’avoir pu bénéficier, en fraternité et personnellement, du témoignage de vie de nos sœurs carmélites, de leur paix et de leur joie rayonnante, de leur prière, leur enseignement et tout simplement de leur affectueuse amitié. Nous sommes proches de celles que le Seigneur a accueillies au Ciel et de nos sœurs du Havre, de toute la famille du Carmel. « Marchons ensemble Seigneur » (Ste Thérèse d’Avila). Oui, je rends grâce au Seigneur de m’avoir conduite sur ce chemin. Marie-Annick
J’ai été conviée à entrer dans la Fraternité Ste Thérèse de Vannes voici déjà quelques années.
Nos réunions mensuelles sont toujours – et de plus en plus – sources de grande joie spirituelle et amicale. Les membres de la Fraternité Ste Thérèse apprennent à se connaître, à s’écouter, à s’aimer. Nos rencontres débutent par l’Eucharistie. Puis, le partage autour des textes proposés et le partage des moments importants de chacune de nos vies, créent entre nous un climat de simplicité, d’ouverture, d’acceptation de l’autre telle qu’elle est. Nos échanges extrêmement simples sur les difficultés – et la joie profonde – que nous éprouvons dans la pratique de l’Oraison, nous sont d’un grand secours pour persévérer dans cette pratique qui devient, pour chacune, le fondement-même de notre appartenance à la Fraternité.
La Fraternité nous porte, nous fait grandir.
La grande proximité que nous avons vécue pendant tant d’années avec nos sœurs carmélites a été pour moi une grande richesse. Nous avons vécu de leur rayonnement, de leur joie, de la Paix qu’elles ont su nous faire partager. Dominique
Fraternité carmélitaine, c’est l’adjectif qui qualifie : le Carmel, la spiritualité carmélitaine, c’est ce qui nous a attirées, appelées, interpellées, au détour d’une liturgie, d’une rencontre, d’un écrit d’un saint du Carmel (les saints sont des cadeaux de Dieu pour nous …)
Et, c’est nourries de cette spiritualité, de l’oraison, que nous pouvons faire corps, c’est-à-dire : fraternité.
Nous ne nous sommes pas choisies, nous sommes toutes très différentes et c’est ainsi que notre fraternité est en marche, se construit, dans la prière, l’écoute, le partage. Rire avec celui qui rit, pleurer avec celui qui pleure (Rm. 12,15).
La réunion mensuelle, au Carmel, vraie communauté de passage, est un moment fort, c’est l’occasion de prier ensemble, d’approfondir notre vocation par l’étude des textes carmélitains, et de partager nos expériences de vie. Et, toujours en lien avec les sœurs du Carmel, qui sont près de nous, car il s’agit d’une seule famille, avec les mêmes biens spirituels. Après, chacune repart vers sa vie, riche de tout ce qu’elle a reçu là, et sûre du soutien spirituel de ses sœurs en Christ. Patricia
C’est après le décès de mon mari que le prêtre qui m’accompagnait pendant cette période difficile m’a proposé de prendre contact avec la Fraternité du Carmel de Vannes et de voir si cette spiritualité pouvait me convenir. La moniale qui accompagnait le groupe, d’une grande valeur d’âme et très humaine ainsi que le groupe m’ont convaincue après quelques mois que je pouvais trouver dans la prière, Paix et Joie. Maintenant membre de la Fraternité Sainte Thérèse, depuis près de 20 ans, c’est avec plaisir que je retrouve mes consœurs, une journée par mois, pour prier, faire oraison, méditer un texte, partager avec beaucoup de fraternité nos joies et nos soucis.
L’oraison quotidienne tout particulièrement, reste notre socle spirituel, notre chemin de vie, grâce à notre foi en la présence constante du Seigneur à nos côtés. Marie-Claire
Une expérience de vie : l’oraison
Parler de ma vie de prière, c’est parler à la fois de la miséricorde de Dieu à mon égard et de l’importance d’une vie en Eglise.
Un jour, peu satisfaite de la vie que je menais, je suis allée recevoir le sacrement de réconciliation. Le prêtre me demanda de prendre 10 minutes de prière par jour. J’ai mis un an à y arriver, à trouver ce temps dans la journée, à cesser toute activité, à essayer de penser à Dieu. Et pourtant à force d’encouragements et d’efforts, j’ai réussi à être fidèle à ce temps pour Dieu.
L’aide de ce prêtre a été capitale. Sans lui je n’aurais jamais persévéré ni même entrepris une pareille aventure car c’est bien d’une aventure dont il s’agit et qui ne finit jamais de surprendre. Le Seigneur attend, en effet, que nous nous taisions quelques instants dans la journée et restions en paix devant Lui pour pouvoir nous parler dans le silence et nous instruire peu à peu. J’aime bien cette phrase de Michel Boujenat : « On parle souvent du silence de Dieu mais jamais de la surdité des hommes ».
Dix minutes par jour : ce qui me semblait être un point d’arrivée n’était, en fait, qu’un point de départ. Pendant la deuxième année, combien de fois le Seigneur ne me combla-t-il pas de Sa joie, de Sa tendresse jusqu’à ce que j’en vienne à prolonger ce temps et à le placer en début de journée. C’était mon rendez-vous d’amour avec le Seigneur, il m’était devenu indispensable. Au bout de la deuxième année, je priais chaque matin une demi-heure et cela pendant 8 ans.
Puis j’ai connu le Carmel. J’ai lu Sainte Thérèse d’Avila, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, les œuvres des grands saints du Carmel. Cette spiritualité correspondait profondément à ma soif spirituelle, je me suis fait aidée par une carmélite. J’écoutais ses conseils avec beaucoup de confiance. La prière, quels qu’aient pu être mes « états d’âme », commençait à être la grande affaire de ma vie : le cœur à cœur avec Dieu, notre Père, avec Jésus notre Sauveur dans la force et la joie de l’Esprit. La prière irriguait insensiblement toute ma journée et me transformait peu à peu. Je me suis aperçue, au bout de quelques temps, que je priais 3/4h. Je n’y étais pour rien, ce n’était pas le fruit d’une résolution que j’aurais prise mais l’effet de la tendresse du Seigneur. J’en ai été si heureuse que je Lui ai donné aussitôt le 1/4h supplémentaire !
Maintenant les circonstances ont changé. Je ne puis plus consacrer une heure à la prière mais le Seigneur ne nous demande que le petit peu que nous pouvons faire !
Je n’ai pas parlé du contenu de ma prière : je pense que c’est personnel comme toute relation d’amour. Il y a, me semble-t-il, autant de prières que de priants. J’ai beaucoup parlé de joie et de tendresse, il y a aussi des moments d’aridité, de sécheresse et de doutes ; des moments où l’on croit avec la foi des autres, où l’on aime avec l’amour des autres…C’est pourquoi je suis convaincue non seulement qu’on ne peut essayer de répondre à l’appel de Dieu, seule- j’appartiens à la Fraternité du Carmel- mais aussi qu’il est indispensable d’avoir quelqu’un pour aider, conseiller, guider. Christine